Hier matin, BETC Digital organisait une conférence sur le e-commerce en Corée du Sud avec les équipes de Naver, le Google coréen et l’agence digitale Asiance. Voici ce qu’il fallait retenir de la conférence et de l’écosystème e-commerce coréen.

La culture

La Corée du Sud est un pays qui puise sa culture dans deux grandes sources : le Confucianisme et la Silicon Valley. Les États-Unis ont inspiré la politique coréenne, l’éducation ou encore la nourriture (oui, il y a des hamburgers à Séoul). Le Confucianisme, lui, est une philosophie et une vision politique qui est à la base du système coréen. Il a inculqué un fort respect de la famille et des aînés couplé à une pression sociale indéniable liée au travail et au collectif : le groupe passe avant l’individu. Par exemple, en Coréen, on dit « notre pays » ou « notre mari » (même si on ne le partage pas !).

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Le e-commerce

Les ventes e-commerce en Asie représentent presque la moitié du chiffre mondial, soit 765 milliards de dollars. Même si le marché est largement porté par la Chine, la Corée du Sud est le troisième pays en termes de e-commerce sur le continent asiatique. On explique l’importance de la Corée du Sud de plusieurs manières :

  • Un accès à Internet omniprésent : les Coréens ont l’Internet le plus rapide du monde et sont sans arrêt connectés. Ils ont même un WiFi gratuit dans le métro.
  • Leur service de livraison est très performant. On peut être livrés en une heure ou en une journée.
  • Le gouvernement est très impliqué dans l’écosystème digital. Actuellement, ils travaillent sur les modes de paiement, pour faciliter l’achat pour les Coréens et pour les Chinois.
  • La Corée du Sud s’ouvre de plus en plus au e-commerce cross-border. 25% des Coréens ont déjà acheté sur un site international. Cela s’explique par des tarifs moins chers et un choix de produits plus vaste. Les Coréens achètent avant tout de la mode, de la nourriture dite « saine », des chaussures et des cosmétiques.

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La publicité

La publicité a atteint 10 milliards d’euros en 2014, et 30% des revenus sont générés par la publicité en ligne (versus 20% en France). Les Coréens appellent « Hallyu » la vague culturelle coréenne  Les pop stars ont un rôle primordial dans la publicité, car ce sont des influenceurs avec beaucoup de pouvoir. Leurs stars sont des « machines marketing » qui font le succès du placement de produit. Par exemple, un rouge à lèvres Yves Saint Laurent porté par Cheon Song-yi dans My Love from the Star était en rupture de stock dans tout le pays dès le lendemain.

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Naver, le premier moteur de recherche coréen

Naver est la 6e grande marque du marché coréen, derrière Samsung (n°1). Le deuxième moteur de recherche est Daum (19,7% du trafic sur desktop) et le troisième est Google (3,9% du trafic sur desktop). Sur mobile, on retrouve la même répartition, Naver dominant à 77%. Il faut souligner ici l’importance de la pénétration du mobile en Corée du Sud, et en Asie de manière générale.

En quelques chiffres…

40 millions d’utilisateurs

31 millions de visiteurs par jour sur ordinateur

160 millions de pages vues par jour sur ordinateur

25 millions de visites par jour via mobile

Le succès de Naver peut s’expliquer de deux façons :

  1. Les Coréens n’avaient pas accès à l’information dans leur propre langue. Naver s’est imposé comme solution.
  2. Naver s’est adapté à l’usage très social du web coréen : les internautes souhaitaient avoir de l’information, avoir accès à la connaissance. Cela a été permis grâce à l’UGC. Les blogs sont notamment très importants en Corée du Sud. C’est un moyen de sociabilisation: si cela est à la mode, il faut impérativement y être. Naver pousse du contenu qui est repris dans les conversations pour créer du lien social.

La publicité sur Naver fonctionne de la même manière que Google et elle dépend fortement des objectifs de marketing et communication (brand awareness, consideration ou conversion).

Vous avez maintenant les bases du e-commerce coréen !