L’IT peut être, avec pertinence, comparé aux industries de process … avec un offset temporel de quelques dizaines d’années : notre époque « Ford T » à nous se situe plutôt dans les années 80.

Ainsi, cette industrie a suivi son aînée sur le chemin de la sous-traitance et de la délocalisation : on a vu les grands acteurs rejoindre d’abord l’Afrique du Nord, l’Europe de l’Est, l’Inde … Et, si on examine le comportement des industries les plus avancées en terme de délocalisation comme le textile, on peut imaginer voir le Bangladesh et les Philippines jouer un rôle dans le développement d’applications ou l’administration de datacenters.
Pourtant, quelques entreprises ont pris le contrepied de ce mainstream en localisant les centres de production intégrés à proximité de leurs clients et en industrialisant au maximum la production pour contrer l’impact des coûts de main-d’oeuvre.
C’est le cas, par exemple, du plus célèbre fabricant de stylos, Bic, qui fabrique 80 000 de ses célèbres « cristaux » par heure, en France, en région parisienne mêmes, dans des usines ultra-automatisées tournant 24h/24 et supervisées par quelques personnes.
Cette prise de position est très inspirante pour l’industrie du cloud computing qui doit se comporter, non comme un hébergeur d’infrastructures ou d’applications, mais comme un industriel de l’énergie informatique.
Microsoft, Google et AWS l’ont bien compris en construisant des usines très intégrées, allant même, pour certains, jusqu’à concevoir leurs propres serveurs. Ainsi armés, ces géants se livrent de féroces batailles sur les offres et les prix.
Dans un contexte où la part de la gestion de l’existant est de 90% des budgets IT, cette démarche est non seulement applicable, mais surtout vertueuse dans le cadre des systèmes d’informations de grands groupes voire de grosses PME : plutôt que de juxtaposer des chaines de production par application, il s’agit de construire une véritable usine capable de produire de l’énergie applicative couvrant toutes les fonctions de l’entreprise à l’instar des chaines automobiles capables d’assembler différents types de véhicules… et avec toujours moins de personnel de production.
Ainsi, pour le CIO, la construction d’un système industriel souple, standardisé et complètement automatisé, permet de baisser les coûts de production tout en normalisant son SI et de dégager du budget au service de l’innovation et de la valeur de l’IT pour le business sur lesquelles la fonction informatique est très attendue.
Le cloud et notamment l’orchestration sont des réponses très adaptées à ces besoins industriels de sourcing d’énergie informatique et de réduction des coûts fixes.
Continuons donc à nous inspirer de nos aïeux des industries de process, et benchmarkons les bonnes pratiques pour en  faire bénéficier l’IT qui est notre troisième révolution industrielle.